
Il paraît que c'est un groupe qu'on ne présente plus à Dijon, tant l'attrait que suscite les Jaro est important et grossissant. Pourtant, voilà bien des musiciens qui ne semblent pas vouloir rester en place. Avec plusieurs projets parallèles (comme là), des concerts réguliers, des inspirations et une création richement schizophrènes, les voilà qui nous posent un deuxième album cartonné, animal, tout de bleu et de rose vêtu. Si Jaromil, premier opus dans la formation actuelle, semblait plus sombre, il se révélait être un album en mouvement, qu'on découvre au fil des écoutes, et dont on aime la non-perfection. Et s'il y a une comparaison à faire avec Radiohead et Pavement, ça serai là.
L'équilibre, le déséquilibre, la légèreté et la lourdeur, des thèmes toujours présents ici, autant sur la pochette que dans l'écriture et la composition, mais abordés ici de façon plus efficace (on pense à 'Smooth', 'Texas' et 'Ahahah').
Voilà un groupe qu'on ne peut décemment pas manquer en concert, parce qu'il démontre déjà une maîtrise de l'énergie ambiante. C'est la qualité qu'a su exploiter le quartet sur Jetlag Memories, qui s'étant pris au jeu du direct, laisse le bidouillage de côté pour capter le présent, la sueur dans un format plus court.
Cet album a su réunir autour de lui du beau monde, parmi lesquels, M. Olivier Mellano, guitariste aux multiples collaborations (Dominique A, Yann Tiersen, Mud Flow, Miossec, Sloy, Bed, Laetitia Shériff, Polar...), est présent sur quatre des neufs titres.
Mr Raven (Mr Craven ?), qui se fera facilement démasquer, parle/chante sur la folle 'Aristocracy', dont la version live est immanquable, tout comme 'Manchester', où le chant et la rythmique, apparaissant aux meilleurs de leurs formes, jouissifs, vous balancent la chanson en pleine poire.
Last but not least, Benjamin Lozninger, musicien dijonnais mouvant lui aussi, vient omnicorder et chanter sur 'Texas', une des collaborations la plus intéressante dans laquelle les deux univers se confondent parfaitement.
Si 'Bedtime' est un pont qui vient du premier album, 'Idiot' était les prémisses du second. Rapide, efficace, sans concessions, mais qui laisse assez d'espace entre les instruments pour l'imagination de celui qui écoute/danse.
Jaromil quitte le noir et blanc et vient frapper vos oreilles de couleurs vives pour ce retour attendu (plus loin qu'à Dijon), et qui démontre que ses compositeurs commencent à maîtriser leur espace de création au fil des projets qu'ils portent.
A vous de juger :
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