Dévastons les supermarchés avec Quickspace

D'un EP précieux et faisant office de pont entre deux albums, "Ennio's Blues" (disponible ci-dessous) du Brit groupe Quickspace s'écoute en circonstance hostile. En tentant l'expérience lors d'une escapade forcée (as usual) au supermarket, vous vous ferez surprendre à vouloir lancer une bataille de Doritos. Là, écraser les tomates. Ici, balancer un steak. Partout, au milieu de ce lieu paradoxalement hostile, qui nous rappel qu'il faut payer pour manger ... de la merde. Là, où les déchets commencent. Mais que reste-t-il de tous ces gens qui passent ici ? Que reste-t-il d'une musique aux collaborations, aux styles indénombrables ? "The only constants in Quickspace's world are quality and change." La qualité. Le changement. L'indignation. Le bruit. La liberté. Là. Ici. Partout.

3 jours aux Rockomotives

Sur la route de Vendôme

Pour la 21ème édition, nous engageons un voyage jusqu'à Vendôme dont on sait déjà, d'après les souvenirs que nous en avons de l'édition précédente, qu'il sera récompensé.

Tout est là. Les arbres alignés, le fleuve qui serpente autour de la ville, les poules d'eau, le minotaure.

A peine installés au camping du coin, nous partons voir le dernier concert du jour à la chapelle : Ropoporose.
Ce groupe local est bien doué et nous claque un peu la face d'entrée. Bien chauffés par ce premier concert, on se dirige à l'entrée du lieu principal. Tout est là.

Je passe sur la dope de Dope Body, pour son rock et sa performance parfois bien trop lourds.  Qu'à cela ne tienne, je pars remplir au B A R ce verre floqué Figures Libres qui me suivra pendant ces trois jours.Je dois être prête pour ce qui nous attend sur la grande scène.

Michel Cloup dans les Figures Imposées

Les voilà, ces figures qui s'imposent. The greater good. Le meilleur du bon : Michel Cloup (Diabologum, Expérience, BAM), Laetitia Shériff, Thomas Poli (Dominique A, Montgomery), Patrice Cartier (Expérience),  Lionel Laquerièrre (Nestor Is Bianca, Yann Tiersen), Cyril Bilbeaud ( Zone libre), Pierre Lamba (Nestor is Bianca) et Carla Pallone ( Mansfield TYA) forment ce super-groupe à la performance unique (vous avez peut être fait ce rêve). De toutes les façons, on comptait bien sur eux pour  proposer un set inspiré et affranchi. Du but premier de ces Figures Imposées #1. A suivre...

Naive New Beaters

Et à partir de là, j'attends patiemment nos Action Beat, vu à Dijon (programmé par la maison mère Sabotage) dans une cave sous un bar un peu crade. Je patiente. Bois. Discute. Bois. Fantasme sur la guitare dorée à paillettes de Movie Star Junkies et leur folk à peine psyché. Bois. Danse un peu sur les Naive New Beaters qui tentent de nous en foutre plein la vue à coup de palmiers gonflables, panneaux lumineux, et rythmes efficaces.

Ca m'aide à finir mon verre rempli à ras bord de Gris Brazilier. 

Action Beat

Envoyez du lourd ! Installez les 4 batteries ! (Mais, comment on avait fait pour faire tenir ça dans la cave du bar ???) Je ne reconnais pas trop ces musiciens qui m'en avaient envoyé plein les oreilles, à l'époque non protégées. Juste le bassiste, dès qu'il se met à bouger, fou, suant : oui, c'est bien lui. Les deux batteurs principaux, au centre du concert, sont absolument déments. OK OK Action Beat, tu es Numéro 1 ce soir. Tu es par terre devant les gens qui sautent et qui n'attendaient que ça !

On dort longtemps et on se réveille dans la tornade de Vendôme. Pendant l'accalmie, on part se balader dans les parcs et jardins, au centre, pour finir à l'abri devant un plat du jour qui nous sauvera. Vendôme, tu es très jolie et l'automne te donne une belle allure. Tes parcs sont parfaits. De toutes façons, je ne te connais pas autrement.

On erre dans les petites rues de cette ville médiévale direction La Chapelle-Saint-Jacques.

Farewell Poetry

Encore un peu de patience avant le concert que j'attends aujourd'hui. Farewell Poetry ouvre la journée avec une performance oscillante entre images glauques et expérience post-rock. Les textes, à la fois personnels, à la fois piqués à Salomon, semblent parfois fades face aux évasions visuelles et sonores. Le décalage de la voix fluette et monocorde semble voulu et poussé à bout. Tout à fait logique. Un peu agaçant. Peu touchant.

Michel Cloup Duo

On s'en rend bien compte quand arrive Michel Cloup Duo. Tout ce qui s'est passé sur scène avant ne contrebalance pas une seconde ce duo fort d'expérience. "...regarde on est vivant !... " . Ce phrasé est si bien enveloppé de cette guitare et si justement poussé par la batterie de Patrice Cartier. Une justesse qui fait la force des textes alors que la pudeur reste une des forces majeures du duo. « Une histoire. Mon histoire. Universelle, banale. Mon histoire, Notre histoire, dans le creux de ton oreille ce n’est pas rien » 

Lotus Plaza

 Hey guys ! Voilà les retrouvailles avec Lotus Plaza !  Ce groupe mené par Lockett, guitariste à Deerhunter et adorable au possible, nous a laissé un des meilleurs souvenirs à l'occasion du festival Novosonic 2 jours plus tôt, à Dijon. Leur rock discret a du mal à prendre ce soir là mais nos souvenirs sont encore frais, et nous revivons avec plaisir ce concert. Nous avons à peine conscience d'être presque les seuls à apprécier la performance en retrait des Américains, le reste de la soirée étant portée par des compositions nettement plus extravagantes et accessibles. Nevermind.

Quintron & Miss Pussycat

Ils nous conseillent fortement le concert de Quintron et Miss Pussycat qui les avaient accompagnés à Paris la veille. La performance est en effet assez mémorable. Si vous pouvez imaginer un duo tout droit sorti d'un clip de OUI-OUI, avec un spectacle de marionnettes ou encore si vous voyez ce que peut donner un synthétiseur analogique réagissant à la lumière, vous comprendrez ce que nous avons vécu.




 

BRNS

J'attends les belges de BRNS, concert de pop baroque, énergique, qui arrive, contrairement aux lotus à retenir ce public  sous leur coupe. Le set est riche, entraînant et le batteur/chanteur dément. C'est une bonne découverte que j'attends de revoir dans d'autres conditions à l'occasion du Festival GéNéRiQ.




La tête d'affiche de la soirée C2C enchante une grande partie du public qui n'attendait que ça, mais tout cela est tellement sans saveur. Tout est carré, à la limite de la copie conforme de l'enregistrement, mais rien ne se passe. On peut toujours se distraire grâce aux supers projections de Vitrine En Cours.

Les projections de Vitrine En Cours

C'est quand on commence à s'éteindre qu'arrive ce fou-fou de Rich Aucoin. Le canadien n'est pas à décrire mais à voir. Il nous balance quelques images, quelques boucles, un parachute, fabrique une mini-boum (on n'est plus très nombreux)..bref, si vous avez déjà pu participer à un concert de Terror Pigeon Dance Revolt, vous comprenez ce qui s'est passé ce soir là. A revoir aussi au Festival GéNéRiQ bientôt ! On quitte la soirée sur le set pointu de TEPR, tiraillés entre l'envie de dormir et celle de rester jusqu'au bout de la nuit avec la fine équipe.

Patrick Watson à la chapelle

Dernier jour pour nous, car nous avions décidé de prendre la route après le concert à la chapelle du samedi. 2 heures de musique et de vocalises avec Patrick Watson, le tout dans la bonne humeur et la sympathie du groupe qui partage quelques moments chaleureux au milieu du public. Les musiciens sont tellements bons qu'aucune situation ne les déstabilisent. J'aurais aimé sentir plus de mystère et entendre plus de pudeur dans la voix de Patrick Watson. La vocalise lyrique est un peu lassante. Cependant, le concert était plaisant et nous sommes prêts à reprendre la route. Un peu triste.

Merci Richard Gauvin ! On se revoit à Gare à La Rochette !